Importance de l’interaction entre la plante épiphyte gui et les lémuriens et oiseaux frugivores sur la conservation du Parc National de Ranomafana

Zo S. E. Fenosoa1 Hanta Razafindraibe1, Hajanirina Rakotomanana1 Onja H. Razafindratsima2
Amy E. Dunham3
1Département de Zoologie et Biodiversité Animale, Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo, BP 906, Antananarivo 101, Madagascar
2Deparment of Natural Resource Management, South Dakota State University, Brookings SD 57007, USA
3Department of BioSciences, Rice University, 6100 Main St. Houston, TX 77005 USA

Madagascar est un pays riche en biodiversité et ayant un niveau d’endémisme élevé. Le Parc National de Ranomafana (PNR) est classé parmi les sites touristiques les plus visités à Madagascar grâce à sa richesse en biodiversité notamment les lémuriens. Pourtant, cette biodiversité est menacée par la déforestation. La préservation du PNR est donc primordiale pour conserver ses faunes et flores. Pour contribuer à la protection du PNR, nous avons mené un projet de recherche de quatre mois en 2016 et 2018, dans deux sites du PNR, sur une plante épiphyte et semi-parasite, endémique à Madagascar appelée gui (Bakerella). Les fruits du gui sont des sources de nourriture de nombreux frugivores surtout quand les fruits des autres arbres ne sont pas disponibles dans la forêt. L’objectif principal de cette recherche est d’évaluer le rôle des oiseaux et lémuriens frugivores dans la dissémination de Bakerella au PNR par l’estimation du nombre de fruits qu’ils peuvent disséminer et par la détermination du taux de germination des graines provenant de leurs fèces. Nous avons trouvé de nombreuses visites d’oiseaux (285) mais peu de consommateurs de fruits de Bakerella (57). La majorité des lémuriens visiteurs étaient consommateurs (66 parmi les 86). Le nombre total de fruits consommés par les lémuriens était le double de ceux avalés par les oiseaux. Les graines provenant des fèces de lémuriens avaient un taux de germination élevé (78%). Nous n’avons pas obtenu des fèces d’oiseaux. Cette interdépendance de Bakerella et des frugivores suggère la nécessité de la protection du PNR.

Mots-clés  :  conservation,  Parc  National  de  Ranomafana,  plante  gui, Bakerella, lémuriens frugivores