Résistance de la population rurale au système de financement traditionnel à Madagascar

RAZAFITSIAMIDY Anthony1, Herimandimby Vestalys1, Mamy Andriamitsiriony3,. Razafiarijaona Jules1, Ramananarivo Sylvain, Ramananarivo Romaine 12

12 ED GRND / École Supérieure des Sciences Agronomiques, Université d’Antananarivo, 2École Supérieure de Management et d’Informatique Appliquée (ESMIA) ; 3DEGS, Université de Fianarantsoa.

 

Convaincu du rôle important de la microfinance dans le développement socio- économique d’un pays, les gouvernements qui se sont succédés à Madagascar ont encouragé la recrudescence de ces institutions. Dans un contexte de marché financier peu développé et un taux de bancarisation encore très faible, les microfinances mutualistes jugées plus près des systèmes de financement informel étaient en pleine croissance. En fait, les us et coutumes malgaches sont très socialistes et accordent beaucoup plus d’importance à toutes actions collectives. Cette étude a pour objectif d’expliquer la résistance de la population rurale à la pratique de financement formel. Pour arriver à cette fin, il est nécessaire, en premier lieu, de démontrer que les IMFs sont inefficaces et inadaptées à la réalité locale malgache. Des enquêtes auprès des ménages et auprès des prêteurs dans le district de Fandriana à Madagascar ont été réalisées afin de collecter les informations relatives au système de financement rural. Des entretiens auprès des responsables d’institutions de microfinance ont été entrepris afin de compléter les données en matière de financement rural. À l’issue de cette analyse, il a été confirmé que les pratiques de financement informelles dominent le système financier dans le monde rural malgache et les facteurs socio-culturels favorisent la résistance de la population rurale au mode de financement informel. Bon nombre d’auteurs soutiennent cette thèse en affirmant que la responsabilité sociale des IMFs modernes n’est pas honorée dans le monde rural malgache ce qui est à l’origine de leur mauvaise performance. Non seulement les IMFs n’adaptent pas leurs offres avec les besoins de la population rurale mais aussi elles privilégient les riches dans leur portefeuille.

 

Mots clés : Microfinance, Madagascar, informel, résistance, facteurs socio-culturels